L'énigme du Sphinx est le plus ancien mystère lié à la condition humaine : en connaissez-vous le sens ?
Carole Raddato/Wikimedia Commons - CC BY-SA 2.0
Depuis des temps immémoriaux, les êtres humains sont fascinés par les mystères et les énigmes, et aujourd'hui encore, ils se délectent de ces passe-temps.
Bien que l'on ne puisse pas déterminer avec exactitude l'origine de cette passion, l'une des premières énigmes dont nous ayons connaissance est celle du célèbre Sphinx.
Cet épisode, issu du mythe d'Œdipe, continue de captiver les esprits même après des milliers d'années.
Et bien que cette énigme soit connue de beaucoup, elle renferme encore des significations profondes qui méritent d'être explorées.
L'énigme du Sphinx : l'histoire
L'énigme du Sphinx est l'un des épisodes les plus célèbres de la mythologie grecque, en particulier dans le mythe d'Œdipe. Comme nous le verrons, ce récit s'insère parfaitement dans la série d'événements qui mèneront le jeune Œdipe à accomplir sa prophétie, ainsi que son destin.
Dans la mythologie grecque, le Sphinx est une créature au corps de lion, à tête de femme et dotée d'ailes d'oiseau, qui vit près de la ville de Thèbes. Il pose aux passants une énigme devenue célèbre sous le nom d'énigme du Sphinx, que voici dans l'une de ses variantes les plus connues :
Quel est l'animal qui, le matin, marche à quatre pattes, à midi sur deux, et le soir sur trois ?
Quelle est la réponse ?
La réponse à l'énigme du Sphinx
Aucun des passants ne parvient à trouver la réponse et, par conséquent, aucun ne peut continuer son chemin.
Un jour, cependant, Œdipe se retrouve face à la créature mythologique qui, comme à l'accoutumée, lui pose l'énigme. Œdipe réfléchit un instant, puis donne sa réponse :
L'animal est l'homme, qui, enfant, se déplace à quatre pattes, adulte marche sur deux pieds, et, en vieillissant, a besoin d'une canne pour se mouvoir, devenant ainsi la troisième jambe.
Le Sphinx ne peut que s'avouer vaincu et laisse passer le jeune Œdipe, qui peut alors entrer à Thèbes. Mais ce n'est pas tout : grâce à cette victoire, Œdipe deviendra roi de Thèbes.
L'énigme du Sphinx : sa signification
Project Gutenberg - Public Domain
Aujourd'hui, l'énigme du Sphinx est si célèbre que tout le monde en connaît la réponse. Cependant, peu de gens sont au fait de sa signification profonde et symbolique, qui se rattache à la condition humaine. Cette énigme évoque en effet des concepts tels que :
- Le cycle de la vie : l'existence humaine se divise en trois grandes phases, et la vie de l'homme est figurée comme une journée entière, de l'aube au crépuscule.
- La connaissance de soi : pour résoudre l'énigme du Sphinx, il est nécessaire de se comprendre soi-même avant de pouvoir donner une réponse. Se connaître est la clé pour vaincre le Sphinx.
- Sagesse et salut : la connaissance est perçue comme un moyen de surmonter les épreuves et les dangers de la vie ; grâce à sa réponse, Œdipe sauve Thèbes et ses habitants.
Il est également possible d’avancer une hypothèse supplémentaire : l'énigme du Sphinx montre que la connaissance peut aussi conduire à la chute, comme Œdipe en fera lui-même l’expérience une fois devenu roi de Thèbes.
La seconde énigme du Sphinx
Comme nous l'avons mentionné, tout le monde connaît l'énigme du Sphinx, mais peu de gens savent qu'il existe une version du mythe relatant une seconde énigme.
Après avoir été vaincu une première fois, la créature aurait posé à Œdipe un second défi, encore plus complexe :
Il existe deux sœurs : la première donne naissance à l'autre, et celle-ci, à son tour, donne vie à la première. Qui sont-elles ?
Encore une fois, Œdipe réfléchit un moment, puis donne la bonne réponse : les deux sœurs sont le jour et la nuit. Pour comprendre, il faut se rappeler que “jour” et “nuit” en grec ancien sont des termes féminins.
Comme pour la première énigme, le Sphinx propose ici un mystère portant sur des concepts profonds, tels que la cyclicité du temps.
Dans notre cas, nous pouvons simplement reconnaître que ces énigmes ne sont guère simples à résoudre, à moins de penser en dehors des sentiers battus. Ou d'être Œdipe.
