Le bruit rose pour améliorer la qualité du sommeil est populaire, mais est-ce une bonne idée ? La science répond

par Baptiste

30 Septembre 2024

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Le sommeil est essentiel pour notre santé et notre bien-être général : nous passons un tiers de notre vie à dormir, et le reste en est fortement influencé. C’est pourquoi il est primordial de parvenir à obtenir les fameuses huit heures de sommeil par nuit, par tous les moyens possibles. Certains s’appuient sur le son de la télévision, d’autres sur les bruits blancs, prennent des compléments ou préfèrent les bruits roses. Mais au fait, que sont ces bruits roses et peuvent-ils vraiment aider à mieux dormir ? Découvrons-le ensemble !

Que sont les bruits roses et en quoi sont-ils différents des bruits blancs ?

Nous connaissons tous le bruit blanc, au moins de nom. C’est un type de bruit obtenu en combinant toutes les fréquences audibles de manière uniforme : le son est constant et peut masquer les bruits gênants, facilitant ainsi l’endormissement. Mais qu’en est-il du bruit rose ? De quoi s'agit-il ?

Comme le bruit blanc, le bruit rose contient toutes les fréquences audibles par l’être humain, mais celles-ci varient en intensité. Plus la fréquence est élevée, plus le volume est faible, avec une diminution d’environ 3 décibels par octave. Cette différence, bien que minime, rend le bruit rose plus doux et agréable que le bruit blanc. Parfait pour s’endormir, pourrait-on dire.

Le bruit rose peut-il améliorer la qualité du sommeil ?

Approximation du spectre du bruit rose, fréquence par fréquence

Warrakkk/Wikimedia Commons - CC BY-SA 3.0

La question est légitime, surtout au vu des similitudes avec le bruit blanc. Plusieurs équipes de chercheurs se sont interrogées sur la capacité du bruit rose à améliorer la qualité du sommeil, et ont mené des études à ce sujet, avec des résultats plutôt surprenants :

  • Une étude de 2016 a analysé les effets du bruit rose sur de jeunes adultes, découvrant que la stimulation acoustique pourrait améliorer l’activité des ondes lentes du cerveau, liées au sommeil profond.
  • En 2017, le Dr Roneil Malkani et son équipe ont suivi un groupe de personnes âgées, où l’exposition au bruit rose pendant le sommeil a entraîné des améliorations dans la phase de sommeil profond et des résultats meilleurs aux tests de mémoire réalisés le matin suivant.
  • En 2023, une autre étude n’a cependant pas constaté de différences significatives dans le sommeil d’étudiants universitaires, dont certains ont été exposés au bruit rose, tandis que d’autres faisaient partie du groupe témoin.

En somme, deux études ont montré le potentiel du bruit rose pour améliorer la qualité du sommeil, tandis qu’une seule n’a pas relevé de grands changements. Cependant, il convient de noter que les deux premières études ont été menées respectivement sur 16 et 13 participants, alors que l’étude de 2023 comptait 72 volontaires. Une différence notable.

Dormir avec du bruit rose ou pas ?

D’après ce que nous avons vu, il est encore trop tôt pour donner une réponse définitive. Toutefois, il semble sage d’éviter de s’exposer au bruit rose pendant le sommeil. Selon la dernière étude, non seulement aucun bénéfice n’a été observé, mais il est également impossible de prévoir d'éventuels effets indésirables à long terme sur les fonctions cérébrales. Ce qui est certain, c'est que la plupart des gens se couchent trop tard et ne dorment pas suffisamment. Une étude scientifique a même montré qu’il suffit de deux nuits blanches pour se sentir bien plus vieux.

En somme, la qualité du sommeil est aujourd’hui plus importante que jamais, ce qui explique l’attrait pour le bruit rose. Cependant, il est essentiel de se rappeler que ce n’est pas une solution miracle. D’autres bonnes pratiques sont à privilégier avant de s’endormir : adopter des horaires de sommeil réguliers, réduire les distractions, notamment les écrans de smartphone et de télévision, maintenir une température fraîche dans la chambre, et choisir des draps et oreillers de qualité. Ces éléments sont fondamentaux pour bien dormir. Ils sont juste moins médiatisés, mais tout aussi efficaces.