Deux gaz récemment découverts dans l'atmosphère de Vénus pourraient indiquer des traces de vie : la découverte

par Baptiste

31 Juillet 2024

Vue de la surface de Vénus d'après les images radar de la sonde Magellan

NASA/JPL

Deuxième planète du Système solaire, Vénus est très similaire à la Terre en termes de dimensions et de masse, mais elle est l’un des lieux les plus inhospitaliers connus à ce jour. Son atmosphère, composée de gaz toxiques pour nous, a été récemment l'objet de découvertes suggérant la présence de deux gaz produits par des organismes vivants. Peut-on donc parler de traces de vie sur Vénus ? Découvrons-le ensemble !

 

À la recherche de la vie sur d'autres planètes : l'importance des biomarqueurs

Comme nous l’avons mentionné dans l’introduction, Vénus est un endroit aussi fascinant à étudier qu’inhospitalier pour toute forme de vie connue. Sa surface atteint des températures de 450 °C et son atmosphère est environ 90 fois plus dense que celle de la Terre. Un lieu inhospitalier, certes, mais qui pourrait tout de même abriter la vie à des altitudes d’au moins 50 kilomètres par rapport à la surface, où les conditions sont moins extrêmes. Mais comment découvrir s'il existe des organismes vivants sur Vénus ?

L'un des moyens utilisés par les scientifiques consiste en l'analyse de la composition chimique des planètes. En général, on peut identifier des composés non liés à la vie, mais parfois il est possible de trouver ce qu’on appelle des biomarqueurs, c’est-à-dire des composés chimiques qui, sur Terre, sont produits par certains organismes. Ils pourraient également indiquer un processus similaire sur d'autres planètes ou corps célestes. Sur Vénus, par exemple, certains scientifiques prétendent avoir trouvé des traces de phosphine et d’ammoniac. Mais qu'est-ce que cela signifie ?

La phosphine et l'ammoniac dans l'atmosphère de Vénus : qu'est-ce que cela signifie ?

Représentation de l'atmosphère de Vénus dans laquelle la phosphine et l'ammoniac pourraient indiquer des traces de vie

Unsplash - Not the actual photo

Deux biomarqueurs particuliers ont été détectés dans l'atmosphère de Vénus, à la suite d'observations qui se poursuivent depuis quelques années et qui, semble-t-il, ont été confirmées. Le premier biomarqueur est la phosphine, un composé qui, sur Terre, est produit par certains microbes dans des environnements dépourvus d’oxygène et en petites quantités par les volcans. Depuis plusieurs années, certains scientifiques soutiennent que la phosphine pourrait représenter une trace de vie extraterrestre sur Vénus. En particulier, dans une étude de 2023, Dave Clements de l’Imperial College London a de nouveau attiré l'attention sur cette question, découvrant que la phosphine est détruite par l’action du soleil. Quant à sa formation, le mystère demeure : pourrait-il s’agir de la vie ?

Le second biomarqueur est l’ammoniac, récemment détecté par Jane Greaves de l’Université de Cardiff, qui, avec Dave Clements, a tenu une conférence au National Astronomy Meeting 2024. Tous deux soutiennent que la présence de phosphine et d’ammoniac pourrait nous aider à mieux comprendre l’atmosphère de Vénus et, pourquoi pas, l'éventuelle présence de vie.

Des traces de vie sur Vénus ?

De nombreux chercheurs s'accordent à dire que Vénus a peut-être eu par le passé des conditions plus similaires à celles de la Terre, et donc la possibilité d’héberger la vie. Il est cependant plus difficile d'expliquer, avec des processus chimiques connus, la présence de phosphine et d’ammoniac dans l’atmosphère de la planète. Sur Terre, ces deux substances sont produites par des processus biologiques ou tout au plus industriels, mais sur Vénus ?

Bien sûr, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions, mais au moins les recherches de Clements et Greaves ont le mérite de pointer dans la bonne direction. Il faudra beaucoup plus d’observations précises du télescope James Clerk Maxwell, braqué sur Vénus, et beaucoup plus de temps. En attendant, il est naturel de s'émerveiller face à la possibilité de découvrir quelque chose d'inédit, même s'il ne s'agit que d'un petit organisme suspendu à 50 kilomètres d'altitude, sur une planète par ailleurs inhospitalière.