Le meilleur ami de l'homme avant le chien : des archéologues affirment l'avoir identifié

par Baptiste

16 Avril 2024

Le meilleur ami de l'homme avant le chien : des archéologues affirment l'avoir identifié

Tout le monde sait que le chien est le meilleur ami de l'homme, ainsi que le premier animal que notre espèce a domestiqué. Certains archéologues pensent différemment et estiment qu'avant le chien, un autre animal était le meilleur ami de l'homme, du moins à une période historique spécifique et dans une région géographique précise. Pour confirmer cette hypothèse, il y aurait des restes découverts dans un site vieux de 1 500 ans en Patagonie. Voyons de quoi il s'agit et ce qu'il y a de vrai dans cette théorie.

Un animal disparu découvert en Patagonie : le premier meilleur ami de l'homme ?

Publiée dans la revue Royal Society Open Science, l'étude rapporte les résultats d'une récente recherche sur un animal éteint découvert en Patagonie. Il s'agit d'un spécimen de Dusicyon avus, une sorte de renard à partir duquel le fameux loup des Falkland a évolué. L'importance de cette découverte réside dans le fait que les restes étaient enterrés avec des êtres humains, comme c'était souvent le cas pour les chiens. Voici les paroles des chercheurs :

"Un individu d'une espèce de renard éteinte partageait un régime alimentaire similaire à celui d'un être humain, suggérant une relation étroite entre les deux espèces pendant leur vie."

Les archéologues envisagent donc une relation étroite entre le renard éteint et les êtres humains. Si tel est le cas, il s'agirait du meilleur ami de l'homme avant même l'arrivée des chiens en Patagonie.

Le Dusicyon avus avait-il vraiment une relation étroite avec l'homme ?

Jorge Blanco

Selon la reconstitution des archéologues, il est indéniable qu'il y avait une sorte de collaboration entre le Dusicyon avus et les êtres humains qui habitaient la Patagonie il y a 1 500 ans. Mais pour parvenir à des conclusions plausibles, il ne suffit pas de noter que le site de la sépulture est le même que celui des êtres humains. Il pourrait s'agir d'une proie ou d'un hasard. Voici le commentaire d'Ophélie Lebrasseur, l'une des auteures de la recherche :

"Il existe plusieurs facteurs qui ont conduit à identifier notre renard comme un compagnon ou un animal domestique plutôt que comme une partie du régime alimentaire des êtres humains. Aucun des os de l'animal ne présente de traces de découpe, ce qui suggère que l'individu n'a pas été mangé. Le spécimen a été trouvé dans un lieu de sépulture avec 21 autres êtres humains, [comme s'il avait] une signification personnelle. Enfin, son régime alimentaire ressemblait à celui des humains plutôt qu'à celui des canidés sauvages."

En somme, il y a quelques éléments de preuve en faveur des hypothèses des chercheurs. Bien sûr, dire que ce renard était le premier meilleur ami de l'homme, et donc le premier animal domestique, semble un peu exagéré, à moins de considérer le contexte de la Patagonie, la partie la plus au sud du continent colonisée en dernier par les êtres humains. Une conclusion fascinante, mais qui nécessite des recherches supplémentaires pour être confirmée.

Qu'est-il arrivé au premier meilleur ami de l'homme en Patagonie ?

Représentation artistique du renard disparu

Juandertal/Wikimedia Commons - CC BY-SA 4.0 DEED

Le Dusicyon avus, un renard de taille moyenne qui pourrait avoir représenté le premier exemple de domestication animale en Patagonie, s'est éteint il y a environ 500 ans. Pour comprendre pourquoi cela s'est produit, nous devons examiner quelques dates.

Tout d'abord, les sépultures découvertes par les archéologues remontent à environ 1 500 ans. Deuxièmement, le chien a été introduit en Patagonie il y a environ 700 à 900 ans. Enfin, nous connaissons la période de leur extinction, soit il y a environ 500 ans. Ces éléments pourraient être liés, mais des études à ce sujet font défaut. On sait avec certitude que le loup des Falkland était une espèce issue du Dusicyon avus, mais celle-ci s'est également éteinte, cette fois à la fin du XIXe siècle.

La recherche de l'équipe d'archéologues nous permet de réfléchir à quel point il existe encore des lacunes dans l'histoire ancienne de l'humanité. Les découvertes en Patagonie représentent un autre élément dans la tentative de combler ces lacunes et de mieux comprendre les relations entre notre espèce et la faune locale. Pour autant que nous le sachions, il pourrait y avoir eu en Patagonie un meilleur ami de l'homme qui ne ressemble pas au chien, mais que nos ancêtres ont voulu se souvenir même dans leur vie après la mort.