L'appareil photo numérique le plus grand du monde a été réalisé : il observera l'Univers avec ses 3200 mégapixels
La construction de la plus grande caméra numérique au monde est terminée. La caméra LSST pourra bientôt être montée sur l'observatoire Vera C. Rubin au Chili, où elle pourra observer l'espace avec une clarté sans précédent. Voyons pourquoi cette caméra promet de révolutionner notre compréhension de l'Univers et à quoi elle pourra servir dans un avenir proche.
Le plus grand appareil photo numérique du monde pour scruter l'Univers
SLAC National Accelerator Laboratory/Youtube
Pour achever l'appareil photo numérique le plus grand du monde, l'équipe de scientifiques et d'ingénieurs du Laboratoire national SLAC d'accélérateur de particules a mis 20 ans. La caméra LSST, acronyme de Legacy Survey of Space and Time ou Étude historique de l'espace et du temps, est un véritable mastodonte de 3 200 mégapixels. Après son installation sur le Simonyi Survey Telescope de l'observatoire chilien, la caméra LSST pourra scruter l'Univers avec une netteté sans précédent.
Le projet, financé par la National Science Foundation et le Département de l'Énergie des États-Unis, entre donc dans sa phase active. L'Observatoire Vera C. Rubin sera capable de fournir une énorme quantité de données sur le ciel austral. Avec l'espoir de pouvoir répondre à des questions sur la matière noire, l'énergie noire et d'autres mystères de l'Univers.
Pourquoi la caméra du LSST est l'un des instruments les plus avancés au monde
SLAC National Accelerator Laboratory
De la taille d'un petit SUV, la caméra LSST n'est pas seulement la plus grande caméra numérique du monde, mais elle possède également toute une série de spécifications techniques essentielles pour remplir sa mission. Tout d'abord, elle pèse environ trois tonnes et dispose d'une lentille d'un diamètre d'un mètre et demi, ainsi que d'une autre de 90 centimètres conçue pour sceller la caméra sous vide. Le plan focal de la caméra LSST est composé de 201 capteurs CCD individuels avec des pixels larges de 10 microns, soit 10 millièmes de millimètre. Mais la portée révolutionnaire de ce dispositif ne s'arrête pas là.
En effet, la caméra LSST pourra capturer des détails sur un champ de vision sans précédent. Habituellement, des télescopes tels que le James Webb Space Telescope ou le Hubble sont capables de capturer des images sur un champ de vision assez restreint ou légèrement plus large, respectivement. En revanche, la plus grande caméra numérique du monde pourra couvrir une portion de ciel beaucoup plus étendue. Voici les mots du professeur Roodman, vice-directeur de l'Observatoire Vera C. Rubin :
"Ses images sont si détaillées qu'elles pourraient repérer une balle de golf à environ 25 kilomètres de distance, couvrant une bande de ciel sept fois plus large que la pleine lune. Ces images, avec des milliards d'étoiles et de galaxies, aideront à révéler les secrets de l'Univers."
Étudier l'univers avec une clarté sans précédent
La caméra LSST pourra capturer des images de 3 200 mégapixels, offrant ainsi un niveau de détail et de netteté jamais atteint auparavant. Pour donner un exemple, les meilleurs appareils photo des meilleurs smartphones peuvent atteindre 50 mégapixels, ou peut-être 100 mégapixels. Pour reproduire une image obtenue par la caméra LSST, il faudrait 1500 téléviseurs Full HD disposés pour former un immense écran. Tout cela dans le but de cartographier les positions et de mesurer la luminosité de nombreux corps célestes dans le ciel austral.
Les détails fournis par la caméra LSST aideront les chercheurs à étudier les lentilles gravitationnelles, la structure de l'Univers, l'évolution des galaxies. Il sera également possible de repérer les amas de matière noire et les supernovas, sans oublier le suivi des astéroïdes potentiellement dangereux pour notre planète. En somme, quelle que soit la manière dont on l'envisage, la nouvelle caméra numérique développée par le SLAC est sur le point de porter un nouveau regard puissant sur l'espace et l'Univers. Dans l'espoir qu'elle puisse nous aider à percer certains des mystères du cosmos, ne serait-ce qu'un seul. Ce serait déjà beaucoup.