La création de formes de vie artificielles en laboratoire se rapproche, grâce à des molécules d'ARN spéciales
L'une des questions les plus débattues par les scientifiques et d'autres personnes est celle de l'origine de la vie. Les questions ne manquent pas, mais il n'est jamais facile de trouver des réponses scientifiquement exactes et satisfaisantes. C'est pourquoi une étude récente pourrait avoir compris "comment" la vie est née et a produit la première molécule d'ARN capable de se répliquer. Voyons comment cela est possible.
L'ARN, principal élément constitutif de la vie
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Dans l'étude publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences, des chercheurs de l'Institut Salk en Californie partent d'une hypothèse en apparence simple. Les premières formes de vie pourraient avoir impliqué une combinaison d'ARN, de lipides et d'acides aminés à l'intérieur de compartiments semblables à des cellules primitives. Dans de telles configurations, l'acide ribonucléique aurait joué un rôle fondamental dans la préservation de l'information génétique et dans l'accélération des réactions chimiques.
Pour tenter de prouver cette hypothèse et de s'inscrire dans l'hypothèse plus générale du monde à ARN, les chercheurs ont dû créer en laboratoire des chaînes d'ARN capables de s'auto-répliquer. Ainsi, ils ont dû "créer" une séquence d'acides aminés capable de donner naissance à quelque chose que l'on pourrait qualifier, avec beaucoup de guillemets et un peu de bon sens, de "vie". Ce n'était pas la tâche la plus simple.
Des chercheurs sur le point de créer les premières formes de vie artificielles
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Pour réussir à créer les premières formes de vie artificielle en laboratoire, ou quelque chose de similaire, les chercheurs de l'Institut Salk ont dû travailler sur la capacité de l'ARN à s'auto-répliquer. Mais ce n'est pas tout : pour qu'une forme d'évolution puisse se produire, les copies d'acide ribonucléique doivent être similaires à l'original, tout en présentant quelques variations. La réponse à ce dilemme s'appelle "ARN marteau", une molécule capable de couper d'autres molécules d'ARN, ce qui a en fait permis une amélioration nette de la précision des copies à travers plusieurs générations.
Après des années de préparation et d'expériences sur différentes molécules d'ARN, ils ont réussi à produire de l'ARN capable de s'auto-répliquer, bien que pas de manière totalement autonome. Il s'agit en fin de compte des premiers pas dans une recherche qui pourrait révolutionner notre façon de concevoir l'origine de la vie, en commençant par la confirmation de l'hypothèse du monde à ARN.
Le monde de l'ARN : du passé au futur la recherche
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Une hypothèse largement répandue dans les années 60, moins aujourd'hui, voit dans l'acide ribonucléique le composant fondamental de la vie. Selon ses partisans, la fameuse soupe primordiale aurait contenu des molécules d'ARN qui auraient commencé à se répliquer spontanément, entraînant avec le temps d'autres molécules et conduisant à l'origine de la vie. Une vie primitive, certes, mais indubitable.
La recherche de l'Institut Salk semble apporter une première confirmation à l'hypothèse du monde à ARN, du moins sur certains points qui nécessiteront une enquête approfondie. Si les scientifiques parviennent à créer un ARN capable de se répliquer de manière autonome, nous pourrions vraiment assister à la naissance de la première forme de vie artificielle : un résultat monumental, quel que soit le point de vue. Entre-temps, l'étude révèle quelque chose de certain : non seulement l'ADN est essentiel à la vie, mais il en va de même pour l'ARN. Qu'il puisse se répliquer ou non.
https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2321592121
https://www.salk.edu/it/news-release/modeling-the-origins-of-life-new-evidence-for-an-rna-world/
https://www.washingtonpost.com/science/2024/03/09/origin-of-life-rna-world/