Qui a inventé le QI pour mesurer l'intelligence, et pourquoi ?
Qui n'a jamais entendu parler du quotient intellectuel ou n'a jamais passé un test pour mesurer le QI ? La mesure de l'intelligence des individus est depuis longtemps l'un des objectifs de la société contemporaine, au point d'avoir développé un test spécifique à cet effet. Cependant, est-ce que la mesure du QI est vraiment fiable et, surtout, importante ? Nombreux sont ceux qui commencent à penser le contraire.
D'où vient le concept de QI ?
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Le concept de quotient intellectuel a des racines profondes dans l'histoire de la psychologie et de l'éducation. Des racines qu'il est important de connaître pour comprendre si la mesure du QI est vraiment fiable. Le premier instrument proposé pour mesurer l'intelligence est en effet le test Binet-Simon, de 1905, qui vise à identifier les élèves ayant besoin de soutien supplémentaire à l'école. À cette époque, les questions du test portent sur la compréhension, le raisonnement et la résolution de problèmes, mais elles se révèlent rapidement insuffisantes.
L'histoire du QI devient plus controversée au fil des ans. Une version du test est utilisée pendant la Première Guerre mondiale pour évaluer l'intelligence des soldats, tandis que quelques années plus tard, les partisans de l'eugénisme voient dans le quotient intellectuel la preuve des différences raciales. Oubliant les différences économiques et sociales entre les différentes classes et ethnies, en outre. En somme, au fil du temps, les tests de QI se multiplient, conduisant à des interprétations discriminatoires de la société et à des résultats peu en phase avec la réalité.
Le débat sur le QI : est-il utile ?
Alfred Binet - Public Domain
En effet, l'une des principales critiques du concept de quotient intellectuel concerne la capacité des tests à mesurer uniquement certaines capacités cognitives. La créativité et l'intelligence émotionnelle, par exemple, sont négligées, et tout est observé à travers la perspective d'un test qui se veut "objectif", mais qui ne peut l'être. Malgré leur diffusion continue, au fil des ans, les tests de QI ont été critiqués pour leurs limites et leurs conséquences potentielles sur le tissu social.
En tant qu'outil fixe et partiel, le quotient intellectuel ne peut rendre compte de la nature fluide de l'intelligence humaine. La théorie des intelligences multiples d'Howard Gardner et de l'intelligence émotionnelle de Daniel Goleman attestent précisément de cela : réduire l'intelligence humaine à un nombre n'est ni fiable, ni sage.
Une étude remet en question le concept de QI
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Une étude récente publiée dans la revue Neuron remet sérieusement en question le concept de QI, qui a déjà fait l'objet de débats au cours des dernières décennies. Impliquant plus de 100 000 personnes dans le monde entier, la recherche a examiné un large éventail de compétences cognitives, avec des résultats inattendus. Selon l'équipe de chercheurs, aucune composante individuelle ne peut pleinement expliquer les capacités d'un individu. Pas même l'intelligence, encore moins mesurable par un simple chiffre.
Les chercheurs ont mené une série de tests cognitifs et de résonances magnétiques fonctionnelles, identifiant les trois principales composantes des capacités cognitives humaines :
- Mémoire à court terme ;
- Capacité de raisonnement ;
- Capacité de verbalisation.
Des facteurs tels que l'âge, le sexe et les habitudes de vie interviennent, pouvant influencer les fonctions cérébrales. En somme, l'intelligence n'est pas un nombre, mais quelque chose qui ne peut pas mesuré par un simple test. Certes, aujourd'hui encore, le quotient intellectuel peut être utile s'il est utilisé pour identifier les enfants ayant besoin d'aide. Ensuite, il peut être mis de côté en faveur d'outils plus actuels et plus humains.