Record du bitcoin : une seule transaction consomme 16.000 litres d'eau
La monnaie virtuelle Bitcoin, déjà connue dans le passé pour sa forte consommation d'électricité, revient aujourd'hui sur le devant de la scène en battant un nouveau record : la consommation de pas moins de 16 000 litres d'eau pour une seule transaction au sein de la blockchain.
L'étude qui a été publiée dans Cell Reports Sustainability
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Le 29 novembre 2023, le chercheur Alex De Vries a publié une étude intitulée "Bitcoin’s growing water footprint" ("L'empreinte hydrique croissante de Bitcoin") dans Cell Reports Sustainability, dans laquelle la consommation d'eau liée aux opérations Bitcoin effectuées sur le réseau, également appelé blockchain, a été minutieusement analysée.
Selon les résultats de la recherche, en 2021, la consommation d'eau liée à l'extraction de Bitcoin s'élevait à 1,572 milliard de litres, soit précisément 16,279 litres d'eau par transaction. On estime également que cette valeur pourrait dépasser les 22 000 litres au cours de 2023, soit environ l'équivalent d'une petite piscine, ce qui est extrêmement impressionnant.
Pour avoir une idée plus détaillée de cette ampleur, il suffit de penser que cela représente une valeur six millions de fois supérieure à celle liée à l'utilisation d'une carte de crédit classique.
On peut également prendre en compte l'empreinte hydrique des aliments pour avoir un autre paramètre de comparaison. Par exemple, pour produire du bœuf, en moyenne, 15,415 litres sont consommés pour chaque kilogramme, tandis que pour la laitue, cela représente 5,520 litres par kilogramme.
En ce qui concerne une machine à laver, pour chaque cycle de lavage, environ 40 à 50 litres sont consommés en moyenne, une quantité donc négligeable par rapport à celle du Bitcoin.
Pourquoi le bitcoin doit-il utiliser autant d'eau ?
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L'eau est utilisée pour refroidir les centrales à gaz et à charbon qui produisent la majeure partie de l'énergie utilisée par les superordinateurs pour miner le Bitcoin. De plus, des quantités diverses d'eau sont perdues par évaporation, et une partie est également utilisée pour refroidir les ordinateurs eux-mêmes qui effectuent les opérations de minage.
Selon De Vries, le Bitcoin lui-même ne devrait pas consommer autant de ressources hydriques, mais le problème provient des opérations de minage, en particulier du mécanisme de validation appelé preuve de travail (proof of work). Il s'agit de la compétition entre les différents mineurs où celui qui peut traiter une demande en premier remporte le droit d'acquérir une partie de la monnaie numérique en récompense.
Quelles sont les conséquences possibles de cette "soif" d'eau ?
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À l'intérieur de l'étude, le chercheur Alex De Vries lui-même met en garde contre le fait que si des précautions ne sont pas prises et des limites ne sont pas introduites, cette activité pourrait avoir un impact extrêmement négatif sur l'approvisionnement en eau domestique. Cela pourrait être particulièrement grave pour les pays qui connaissent déjà des difficultés d'approvisionnement en eau, comme les États-Unis, par exemple.
Cette donnée alarmante s'ajoute à celle révélée par une précédente étude menée par le Cambridge Bitcoin Electricity Consumption Index. Selon ce rapport, les transactions Bitcoin pourraient consommer jusqu'à 150 térawattheures par an, l'équivalent de l'énergie nécessaire pour alimenter l'ensemble du pays de l'Argentine pendant une année entière.