La ménopause chez les chimpanzés : une découverte extraordinaire

La ménopause est un moment crucial dans la vie des femmes, ainsi qu'une caractéristique distinctive de notre espèce. Il y a très peu d'animaux qui traversent la ménopause, en plus de l'Homo Sapiens. À cette courte liste, il semble que l'on puisse ajouter les chimpanzés, selon une récente étude. Voyons donc comment il est possible que les chimpanzés connaissent la ménopause, et quels sont les autres animaux qui l'expérimentent. En plus de nous.

Combien d'animaux connaissent la ménopause ? Très peu

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D'un point de vue biologique, la ménopause est un phénomène rare. La plupart des espèces animales mettent fin à leur vie reproductive avec la naissance de leur progéniture ou peu de temps après, et ne connaissent pas les changements dus à la ménopause. Chez les êtres humains, par exemple, la ménopause se produit généralement entre 45 et 55 ans, avec toute une série de symptômes provoqués par le déclin des hormones reproductives. Et chez les animaux ?

À part l'homme et certains groupes de mammifères marins, jusqu'à présent, on ne pensait pas que d'autres espèces puissent également connaître la ménopause. Jusqu'à la découverte d'un groupe de chercheurs qui ont suivi une communauté de chimpanzés Ngogo dans le parc national de Kibale, en Ouganda. La recherche publiée dans la revue Science montre comment même ces singes présentent des symptômes similaires à ceux de la ménopause. Il s'agit d'un résultat impensable il n'y a pas si longtemps : jusqu'à présent, personne n'avait jamais confirmé que les singes âgés subissaient des changements hormonaux et physiologiques dus à la fin de leur période de reproduction.

Chimpanzés ménopausés : qu'ont découvert les chercheurs ?

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Chez les êtres humains, l'absence de fonctions reproductives due à la ménopause est compensée par des fonctions sociales. Cela se produit dans notre espèce, mais aussi dans certains groupes d'orques, comme nous le verrons plus loin. Au cours de leur étude sur les chimpanzés Ngogo en Ouganda, qui a duré 25 ans, les chercheurs ont commencé à remarquer que de nombreuses femelles âgées ne se reproduisaient pas pendant des décennies. Ces individus plus âgés ont montré une régulation hormonale différente par rapport aux femelles plus jeunes du groupe, celles en âge de reproduction. À ce résultat s'est ajoutée une analyse des conditions écologiques du parc de Kibale : de la nourriture abondante, peu de maladies et moins de prédateurs. Toutes ces variables ne peuvent qu'avoir contribué à l'apparition de chimpanzés en ménopause. Selon les auteurs de l'étude, leur recherche "rejette complètement les informations que nous avions sur la vieillesse des primates et nous permet de comprendre que la ménopause n'est pas une caractéristique typiquement humaine, mais une "solution" utilisée par d'autres primates très longévifs".

Comment fonctionne la ménopause chez les chimpanzés ?

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D'après les découvertes des chercheurs, les chimpanzés présentent une transition vers la ménopause avec des changements hormonaux similaires. Plus précisement, les niveaux de fertilité des femelles du groupe commencent à diminuer à partir de l'âge de 30 ans. La stérilité devient évidente entre 40 et 50 ans. Les auteurs de l'étude ont analysé les taux de mortalité et de fertilité de la population de chimpanzés Ngogo, ainsi que les niveaux hormonaux dans les urines d'individus de différents âges.

Ces facteurs, associés aux variables mentionnées précédemment, suggèrent que la ménopause chez les chimpanzés est une réponse physiologique aux conditions environnementales et à leur état de santé. Chez les chimpanzés, la ménopause pourrait également constituer une caractéristique commune, que la forte mortalité n'avait jamais montrée auparavant. De ce point de vue, pouvoir observer des individus âgés vivant pendant des années est déjà en soi une opportunité rare, et elle a donné des résultats.

L'homme, le chimpanzé et qui d'autre ? Les animaux qui connaissent la ménopause

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D'après ce que nous avons vu jusqu'à présent, nous pouvons dire que la ménopause n'est pas exclusive aux êtres humains. En effet, il y a peu de temps, on pensait que les espèces suivantes traversaient cette transition :

• Les êtres humains, d'une part.
• Les orques, les globicéphales, les narvals et les bélugas, d'autre part.

Toutes des espèces de cétacés à dents qui peuvent, dans des conditions environnementales appropriées, connaître la ménopause. Dans certains pods d'orques en particulier, on observe un phénomène beaucoup plus intéressant. Les femelles âgées du groupe s'occupent des petits, remplissant ainsi la fonction sociale dont nous avons parlé dans les paragraphes précédents, ce qui témoigne de l'intelligence de ces animaux. Et peut-être, grâce aux prochaines études, en saurons-nous plus sur la ménopause chez les chimpanzés, l'espèce la plus proche de nous et avec laquelle nous partageons la majeure partie de notre patrimoine génétique.