Le vaccin expérimental contre la maladie d'Alzheimer est sûr et bien toléré : les essais cliniques de phase 2 le confirment
La maladie d'Alzheimer est une maladie dégénérative progressivement invalidante qui touche généralement les personnes d'âge présénile. La science ne s'est jamais arrêtée et continue de chercher un éventuel remède : après l'approbation récente aux États-Unis par la Food and Drug Administration d'un nouveau médicament contre la maladie d'Alzheimer, l'aducanumab, de nouvelles recherches ont montré qu'un vaccin potentiel contre la maladie d'Alzheimer est sûr et capable de produire une réponse immunitaire.
Il s'agit du vaccin AADvac1, une approche révolutionnaire dans le traitement - mais aussi dans la prévention - de la maladie d'Alzheimer, qui a actuellement terminé son essai clinique de phase 2, avec des résultats qui - bien que limités - sont porteurs d'espoir : le vaccin semble sûr et stimule une réponse immunitaire efficace contre des fragments spécifiques de la protéine tau, une protéine dont l'accumulation serait l'une des causes de la maladie d'Alzheimer. C'est une bonne nouvelle, mais elle n'a montré des avantages que sur un sous-ensemble de patients.
via Nature Aging
L'étude a porté sur 196 personnes de huit pays européens, dont 117 ont reçu le vaccin et les 79 autres un placebo : les personnes ont reçu 11 doses du vaccin, ou du placebo, sur une période de 24 mois. Dans le groupe vacciné, les chercheurs ont observé une réponse immunitaire spécifique contre la protéine tau, mais cela ne s'est pas traduit par une amélioration de la cognition globale. Cependant, des analyses collaboratives ultérieures ont confirmé l'efficacité du vaccin pour le traitement et la prévention de la maladie d'Alzheimer associée à l'accumulation de la protéine tau : dans le sous-groupe de patients présentant ce profil, le vaccin a ralenti le déclin cognitif de 27% et le déclin fonctionnel de 30% par rapport au groupe placebo. Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour évaluer si le vaccin permet de stopper et de faire reculer la maladie chez une fraction significative de la population.
Toutes les protéines tau ne sont pas nocives : le vaccin vise à combattre l'accumulation de tau, à apprendre au système immunitaire à reconnaître les bonnes et les mauvaises, à ralentir la formation des protéines nocives et à arrêter la propagation de celles qui sont déjà formées. L'espoir est qu'un remède sera bientôt trouvé pour arrêter - ou du moins ralentir - la progression de cette maladie dégénérative.