Des chercheurs ont découvert que les ânes et les chevaux creusent dans le désert des trous, vitaux pour les autres espèces
Les humains ne sont pas les seuls à creuser des puits et des trous : des chercheurs ont découvert que les ânes et les chevaux sauvages du Sud-Ouest américain creusent également des trous dans le désert avec leurs sabots, créant ainsi un réseau de sources d'eau douce qui s'avère vital pour les créatures de la région. Cette recherche est d'une importance considérable, car elle remet en question la croyance selon laquelle les équidés sauvages étaient considérés comme des envahisseurs parce qu'ils étaient présents dans des zones où ils ne vivaient pas il y a quelques centaines d'années.
Les déserts de Sonora et de Mojave, en Amérique, abritent actuellement 95 000 chevaux et ânes sauvages : ceux-ci sont considérés comme des "parasites envahissants" car ils ne sont pas originaires de la région, contrairement aux autres herbivores, et ils piétinent les plantes indigènes. Le chercheur Erick Lundgren, de l'université d'Aarhus au Danemark, a montré que leur présence dans le désert devrait être protégée, car leur action serait vitale pour la survie de certaines espèces, en les aidant à lutter contre la chaleur.
Creuser des trous pour trouver de l'eau est un comportement très courant chez les grands mammifères : par exemple, en Afrique, les puits creusés par les éléphants sont un cadeau incroyable pour les autres espèces. Ce n'est pas une coïncidence si les éléphants - ainsi que d'autres espèces comme le castor et le bison - sont appelés "ingénieurs de l'écosystème", car leurs actions ont un impact sur la flore et la faune.
Au cours de trois étés, les chercheurs ont surveillé les puits en installant des caméras pour observer la faune dans le désert de Sonora, dans l'ouest de l'Arizona, et sur un site du désert de Mojave, près de Baker. Les ânes et les chevaux creusent des puits à ces endroits ; tous deux sont des creuseurs habiles : grâce à leurs sabots avant, ils creusent le sable et le gravier en arrière. Les scientifiques ont découvert que 57 espèces différentes fréquentaient les points d'eau créés par les ânes et les chevaux sauvages : lynx roux, cerfs, geais, oiseaux et autres vertébrés s'abreuvaient dans ces trous.
Le principal problème des déserts est la rareté de l'eau et, pendant les sécheresses et les étés chauds, ces animaux peuvent augmenter sa disponibilité et aider grandement l'ensemble de l'écosystème. Les études menées par les chercheurs peuvent-elles contribuer à modifier l'idée reçue selon laquelle les ânes et les chevaux sauvages sont des "envahisseurs" ?