Le glacier du Mont-Blanc 100 ans plus tard : les photos montrent les dégâts du réchauffement climatique
La fonte des glaces due au réchauffement climatique peut parfois apparaître comme un problème qui ne nous touche pas personnellement et dont nous avons du mal à évaluer les conséquences de nos propres yeux. Or ce n'est pas le cas, car même les environnements les plus proches de nos réalités (dans le même pays ou dans le même continent) peuvent montrer des signes évidents de mauvaise santé.
C'est valable pour beaucoup d'endroits, et beaucoup plus que nous ne le pensons. Le Mont-Blanc, par exemple, qui, avec ses 4 808 mètres, est le plus haut sommet d'Europe, est l'un des paradis de la terre qui fait les frais du changement climatique. Et une comparaison photographique significative nous le montre mieux qu'un millier de mots.
En 1919, le pilote et photographe Walter Mittelholzer survole le massif du Mont-Blanc à bord de son avion à hélices, prenant des photos mémorables du sommet et de ses glaciers dans toute leur splendeur et leur majesté. Exactement un siècle plus tard, en 2019, des chercheurs britanniques de l'université de Dundee ont décidé de s'envoler, de survoler la montagne et de recréer les mêmes photographies prises par Mittelholzer.
Le but était d'avoir des preuves photographiques concrètes des changements réels subis par les glaciers alpins. En particulier, Argentière, le glacier des Bossons et la Mer de Glace. En analysant en profondeur les images du début du 20e siècle, ils ont établi précisément où elles avaient été prises et, en les comparant aux images d'aujourd'hui, les différences sont apparues aussitôt évidentes.
Mises côte à côte, les photos sont sans appel et montrent à quel point le paysage de la belle montagne européenne a changé. L'effet de la comparaison des deux clichés, selon les scientifiques, a été "à la fois déchirant et époustouflant". La planète se réchauffe, et c'est un fait que personne ne peut réfuter en considérant cet état de fait comme un excès d'alarmisme.
Au cours du 20e siècle, les Alpes ont vu leur température moyenne augmenter d'environ 2 degrés Celsius. Ce n'est pas rien, car cela pose problème à toutes les précieuses réserves de glace qui composent la chaîne de montagnes européenne. Globalement, les glaciers alpins ont perdu jusqu'à 40 % de leur superficie et la moitié de leur volume depuis 1850, ce qui entraîne inévitablement une surchauffe des températures, car cela diminue leur capacité à réfléchir les rayons du soleil.
Des saisons de neige plus courtes et des pénuries d'eau plus fréquentes s'ajoutent à une situation qui semble s'aggraver. Essayer d'endiguer et de mettre un terme à ces phénomènes est donc un défi vital, pour lequel la société actuelle et toutes les institutions sont appelées à se battre. Bien que ces mesures puissent être difficiles à réaliser, il est possible d'essayer : c'est notre futur qui en dépend.