Tanzanie : les Massaïs sont éloignés de leurs terres d'origine pour faire place à des safaris de luxe

par Baptiste

25 Octobre 2019

Tanzanie : les Massaïs sont éloignés de leurs terres d'origine pour faire place à des safaris de luxe

On les appelle les "enfants de la savane" et, avec leurs origines anciennes, ils sont l'un des peuples les plus traditionnels, connus et emblématiques de l'ensemble du continent africain. Ce sont les Massaïs, une ethnie qui vit principalement entre le Kenya et la Tanzanie.

Mais ces magnifiques terres ont depuis longtemps cessé d'être le "royaume" des Massaïs, des lieux où ils peuvent vivre et prospérer sans être dérangés. Depuis des années, leurs conditions de vie sont menacées, tout comme leur tranquillité. C'est particulièrement vrai en Tanzanie, dans la région de Loliondo, où les personnes de cette ethnie n'ont aucunement la vie facile.

Les raisons en sont malheureusement à chercher, comme toujours, dans la soif de profit et le sentiment de supériorité que certains hommes ressentent à l'égard d'autres, afin d'obtenir des profits toujours plus grands. 

via The Guardian

Pixabay

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Depuis des années, le mouvement mondial pour les droits des peuples autochtones Survival International fait la lumière sur les problèmes des Massaïs, en essayant d'attirer le plus d'attention possible sur cette question. De plus, un groupe d'experts Oakland Institute a publié un rapport selon lequel les Massaïs sont littéralement pris d'assaut.

Arrestations, expulsions, dévastations, sévices et violences sont de fait à l'ordre du jour dans ces zones de la Tanzanie, là où les Massaïs ont depuis des années leurs maisons, leurs villages, leurs origines. Les centres habités sont détruits et incendiés, tandis que les activités qui les font vivre sont empêchées, au nom du tourisme de luxe.

En Tanzanie et au Kenya, la plupart des visiteurs s'attendent à vivre des excursions, des safaris et des expériences dans la nature, qui ne peuvent pas être "entravés" par les habitants locaux et leurs coutumes. D'où la volonté de faire table rase de tout ce qui, dans ces terres, est resté traditionnel, pour permettre au tourisme un développement prospère et rentable.

Pxhere

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Ainsi les Massaïs sont confinés dans des zones de plus en plus restreintes, comme s'ils étaient des invités inconfortables. S'ils tentent de parler ou d'organiser des manifestations contre les abus dont ils sont victimes, ils doivent faire face à des "arrestations, des intimidations et des attaques physiques". À l'origine de ce phénomène inquiétant, il y a, selon le rapport, deux sociétés étrangères qui organisent des safaris, l'une basée aux Etats-Unis et l'autre aux Émirats arabes unis.

Au nom de la "conservation" du territoire, des lois nationales tanzaniennes sont utilisées pour éloigner les hommes, les femmes et les enfants de leurs lieux d'origine et créer des parcs pour la chasse et la randonnée.

Mais quel est l'intérêt de cette volonté de "conservation" si celle-ci porte au déclin, à la misère et à la faim de tribus, d'animaux et de villages entiers ? Il serait peut-être plus juste de parler de "conservation des affaires", au détriment de ceux qui, en raison de leur histoire et de leurs origines, auraient le droit de vivre et de garder leur merveilleux pays...