En Sibérie, une zone plus grande que le Portugal est partie en fumée et le gouvernement n'a (presque) rien fait
Les flammes qui affectent les régions du Nord depuis le début de l'été 2019 ne semblent pas destinées à être maîtrisées. De fait, malgré les 1 200 pompiers, les avions voyageant jour et nuit et même l'armée, la dévastation causée par les incendies semble ne connaître aucun obstacle.
On estime qu'environ 12 millions d'hectares de forêt sont déjà partis en fumée, soit une aire plus grande que la superficie du Portugal, et que la superficie en flammes au début du mois d'août est environ deux fois plus grande que celle de la ville de Londres. Mais comment est-il possible que nous soyons arrivés à une catastrophe d'une telle ampleur ?
Ce que de nombreuses associations comme Greenpeace dénoncent (et que de nombreux citoyens considèrent aujourd'hui comme inacceptable), c'est que le gouvernement russe sous-estime le problème depuis trop longtemps. Comme les flammes se trouvaient principalement dans des zones inhabitées (comme si les zones boisées ne comptaient pour rien...), les autorités ne sont pas intervenues pendant des jours. Ceci, avec la complicité des rares précipitations et des températures élevées, a permis aux incendies de se propager et de s'enraciner profondément, brûlant pendant des jours et des jours.
Il en résulte des dommages écologiques sans précédent – on estime qu'il faudra jusqu'à 20 ans pour réparer les blessures infligées à l'écosystème – et en même temps un problème économique d'une importance non négligeable : maintenant que les incendies s'approchent des centres habités, les communautés évacuées augmentent et les fumées dégagées empoisonnent les villes à plusieurs kilomètres.
Ce que l'opinion publique peut avoir du mal à comprendre, c'est qu'un véritable massacre se déroule sous nos yeux, ce qui aura un effet direct sur le climat dans les décennies à venir et pourrait réduire à néant des années d'efforts pour contenir le réchauffement climatique. Mais ce n'est pas tout : dans les régions arctiques, l'un des écosystèmes les plus délicats et les plus fascinants de la planète part littéralement en fumée, même si, comme on peut le constater, cela ne crée pas tant d'émois...