Le grand requin blanc n'est pas au sommet de la chaîne alimentaire : les orques font fuir même lui
Les requins blancs risquent de perdre leur statut de prédateurs les plus redoutables dans les mers. A prendre leur place ce sont les orques, d'énormes cétacés carnivores qui peuvent peser jusqu'à dix tonnes et nager à une vitesse pouvant atteindre 55 kilomètres à l'heure.
Bien qu'étant le plus grand poisson prédateur du monde, le "Carcharodon carcharias" (nom scientifique donné au requin blanc) a tendance à disparaître de peur chaque fois qu'il "sent" la présence d'un orque dans les environs. Et ce n'est pas une fuite momentanée : le requin ne retourne pas à cet endroit-là avant plus d'un an.
via sciencealert.com
Pterantula (Terry Goss)/Wikipedia
Cela a été documenté par une équipe de chercheurs marins américains qui recueillent des données sur les orques, les requins et les phoques depuis 27 ans au Point Blue Conservation Science sur l'île Southeast Farallon, au large de San Francisco.
165 requins blancs ont fait l'objet d'un suivi spécifique par GPS entre 2006 et 2013, révélant que chaque rencontre avec des orques les a conduits à quitter les lieux de chasse.
Ceci est à l'avantage des éléphants de mer, très présents dans cette partie de la côte et notoirement proies des requins. Des quelque 40 événements saisonniers de prédation des requins blancs, aujourd'hui, après l'apparition des orques, il ne se produisent presque plus.
La peur que les cétacés provoquent chez les requins est si forte qu'ils s'échappent même si les "orques assasins" ne font que passer. Et ce ne sont pas de petits poissons : le requin blanc peut atteindre près de 6 mètres de longueur, du nez à la queue. Cependant, leur taille n'est pas suffisante pour faire face aux orques, qui sont capables de tuer des cétacés beaucoup plus gros.
Un changement dont les dynamiques et les motivations doivent encore être pleinement comprises, précisément en raison de la difficulté d'observer de près les grands prédateurs océaniques. Pour l'instant, comme l'explique Salvador Jorgensen, écologiste marin de l'Aquarium de la Baie de Monterey, il est certain que le phénomène dépend du fait que les chaînes alimentaires ne sont pas toujours linéaires, et peuvent subir des changements dus à divers facteurs. La coopération de groupe et l'intelligence de ces beaux animaux pourraient être à la base de ce changement.