Le taureau de Phalaris : l'invention diabolique pour éliminer les ennemis de la Grande-Grèce
Les livres d'histoire sont parsemés d'anecdotes de toutes sortes, des plus fascinantes aux plus sanglantes. A travers les âges, l'humanité s'est avérée capable d'une grande cruauté, surtout lorsqu'un seul personnage pouvait disposer librement des autres êtres humains, comme s'ils étaient des objets. C'est certainement le cas de Phalaris, tyran des Acragas (l'actuel Agrigente, en Sicile) de 570 à 555 av. J.-C.
Phalaris a été qualifié par nos ancêtres comme le tyran le plus cruel de tous les tyrans. Paolo Osorio, historien romain du IVe siècle, a décrit Phalaris comme un souverain sans humanité, qui éliminait ses ennemis et les hommes de sa cour par pur plaisir. Un de ses "passe-temps" était de lancer des hommes d'une falaise très haute.
Mais sa soif de cruauté allait beaucoup plus loin : avec l'aide d'un forgeron athénien, Perillos, il construit une machine vraiment terrible baptisé taureau d'airain. Elle était faite de laiton et avait l'apparence et la taille d'un taureau. Le taureau avait une porte dans laquelle on introduisait les condamnés, mais l'espace intérieur n'était pas complètement vide : il y avait un système très particulier de tuyaux reliés à l'extérieur. Les condamnés étaient introduits dans la machine par la porte ; une fois entrés, un feu était allumé sous le taureau. Quand la chaleur augmentait, les malheureux commençaient à crier, mais leurs cris ne semblaient pas des cris humains : le système de tubes inventé par Perillos les transformaient en des sons qui ressemblaient à des beuglements de taureau.
La légende raconte que lorsque le forgeron athénien apporta son invention à Phalaris, ce dernier le fit enfermer dans le taureau, pour prouver la valeur de l'œuvre, et alluma le feu. Il n'a pas fallu longtemps pour que du monstre sortent des beuglement. À ce moment-là, le tyran a fait libérer Perrillos. Soucieux de recevoir enfin sa récompense, le forgeron suivit le tyran jusqu'à l'Acropole d'Acragas. Mais le tyran ne l'a pas récompensé : une fois atteint le sommet, le tyran l'a poussé vers le bas.
Cependant, Phalaris n'a pas eu une très longue vie : en 555 av. J.-C. Agrigente fut conquise, grâce à un soulèvement populaire, par Télémaque. Comme Maximilien de Robespierre le vivra bien des siècles plus tard, le tyran d'Agrigente est mort par la méthode qu'il a créé lui-même : il a fini dans le taureau de Perillos.