"La Vergine Velata" (La Vierge voilée) : l'œuvre où le marbre acquiert une légèreté extraordinaire, créée par un sculpteur italien
Le marbre est un matériau très apprécié des sculpteurs, pour ses caractéristiques de brillance et de translucidité, qui permettent d'obtenir des résultats surprenants. Ce n'est pas un hasard s'il est utilisé depuis l'antiquité pour mieux rendre l'anatomie du corps humain ou les effets de drapé.
L'un des plus grands exemples de la polyvalence du marbre et de son grand impact réaliste se retrouve dans la "Vierge Voilée", un chef-d'œuvre en marbre créé au XIXe siècle par le sculpteur italien Giovanni Strazza.
L'extraordinaire légèreté du marbre de la "Vierge Voilée" de Strazza
La "Vierge voilée" représente le visage de Marie couvert d'un voile, la tête inclinée vers le bas et les yeux fermés, plongée dans la prière ou la douleur - expressions classiques des représentations de la Vierge.
Probablement réalisée à Rome au début des années 50 du XIXe siècle, l'œuvre se veut un symbole du Risorgimento italien. Strazza a utilisé du marbre de Carrare pour cette sculpture, idéal pour réaliser les effets de transparence et de légèreté du voile.
En 1856, la sculpture fut transférée au Canada et l'évêque de Terre-Neuve, Mgr John Thomas Mullock, en fut extasié, la décrivant comme un "joyau d'art parfait".
L'arrivée de la "Vierge voilée" sur le sol canadien a été saluée par le journal local The NewFoundlander par ces mots : "Dire que cette représentation dépasse dans la perfection de l'art toute sculpture que nous ayons jamais vue, donne, mais faiblement, notre impression de sa beauté. La possibilité d'un tel triomphe du burin n'était jamais entrée dans notre conception. Le langage ordinaire ne rend jamais justice à un sujet comme celui-ci, aux rares émotions qu'il produit chez le spectateur."
En 1862, la sculpture de Strazza est retournée en Italie, au palais épiscopal de la cathédrale de San Giovanni à Terranova et Labrador, au couvent des Sœurs de la Présentation, où elle est encore visible.