Voici les photos de la plus ancienne génération de personnes jamais photographiée
Le daguerréotype a été la première technique qui a permis le développement des images : il a été inventé par Louis Daguerre, chimiste et physicien français, en 1839. Les photos obtenues par ce procédé étaient très fragiles, sensibles à l'oxydation de l'argent dont était faite la surface sur laquelle était transférée l'image. C'est pourquoi les photos de la fin du XIXe siècle étaient jalousement gardées, souvent placées dans des boîtes de verre, ornées de velours et de perles.
Malgré la nature éphémère des photos, nous avons encore une série de clichés de ce que l'on peut considérer comme la plus ancienne génération de personnes jamais photographiée. Voici leur histoire.
C'est grâce à un certain Matthew Brady que nous disposons aujourd'hui de cet important témoignage historique ; c'est en effet l'homme qui a amené le daguerréotype au-delà des frontières européennes, plus précisément en Amérique du Nord.
En 1844, Matthew Brady ouvre son propre studio de photographie à New York, convaincu de combattre la méfiance des gens à l'égard de ce qui semble être une nouveauté diabolique. Brady a réussi à gagner une grande renommée dans la ville, devenant le photographe officiel d'Abraham Lincoln et d'autres anciens présidents américains, dont Andrew Jackson et John Quincy Adams.
Il a également été un pionnier du photojournalisme de guerre, ayant documenté les événements de la guerre civile à travers des photographies.
Vers le milieu du 19e siècle, il est devenu à la mode aux États-Unis d'avoir au moins un portrait en photo, surtout chez les jeunes. Mais Brady voulait faire connaître la photographie aux personnes âgées, qui étaient particulièrement réticents.
Il a donc proposé à certains de poser pour lui, en vue d'obtenir un portrait avec lequel ils pourraient consacrer "pour l'éternité" leur mariage ou simplement leur passage sur la terre.
Bon nombre des personnes ont accepté et cela a donné naissance à la série de photos avec la plus ancienne génération de personnes jamais photographiée.
La plupart d'entre eux sont nés au 18e siècle; certains hommes ont affirmés être des vétérans de la guerre d'indépendance américaine (1775-1783).
À partir de ces photos, on peut découvrir les particularités des visages de l'époque et observer les vêtements typiques de l'époque : la plupart des femmes se présentent avec une coiffe en coton blanc qui maintient leurs cheveux. Les hommes, quant à eux, portent des habits formels sombres.
Mais ce qui capte l'attention du spectateur, c'est sans aucun doute l'expression des sujets : la coutume de sourire au signal du photographe était tout à fait contre nature et inappropriée. On a préféré une expression très sérieuse, parfois dramatique, qui dans ces premiers clichés se confond avec un sentiment évident de méfiance, de mystère et de confusion.
Il n'était pas clair quel serait l'effet de toute cette procédure et, probablement, même lorsque la photo arrivait entre les mains, le mystère ne se dissipait pas.
C'était l'aube de la photographie, les premiers pas d'une technique qui rendait quelque chose de précieux, de non reproductible et de très fragile : des aspects de la photographie que nous avons oubliés aujourd'hui, avec l'obsession actuelle des photos superflues.