La femme au Malawi qui a libéré 850 petites filles mariées et les a scolarisées à nouveau
Ce qui devrait être l'un des plus beaux jours de la vie d'une femme, dans de nombreuses régions du monde, est au contraire le plus redouté, et ce parce qu'il ne s'agit pas de femmes, mais de petites filles.
Malheureusement, le phénomène des jeunes filles mariées est encore très répandu aujourd'hui, en particulier dans les régions du monde les moins développées, où, selon les données des Nations Unies, une fille sur trois se marie avant l'âge de 18 ans.
Ces traditions sont souvent bien ancrées dans le tissu culturel, c'est pourquoi lorsque c'est une autorité locale qui s'oppose au phénomène, l'information revêt un caractère particulier - et même exceptionnel, lorsqu'il s'agit d'une femme. Voici donc l'histoire d'un personnage exceptionnel, Theresa Kachindamoto.
Theresa Kachindamoto était un haut dirigeant dans le district de Dedza, au Malawi, l'un des pays les plus pauvres d'Afrique subsaharienne ; ici, bien que les mariages d'enfants aient été abolis par la loi en 2015, 42 % des filles âgées de 20 à 24 ans se sont mariées avant leur 18 ans. L'extrême pauvreté oblige les parents à épouser leurs filles très rapidement, pour alléger le fardeau financier de la famille. Il existe aussi des camps d'initiation sexuelle, où les filles apprennent leurs "devoirs" conjugaux, mais qui ont souvent fini par être une source d'infection par des maladies graves.
Une situation que Theresa trouvait dégoûtante et insoutenable, et qu'elle a décidé d'abolir une fois devenue dirigeante. Elle a ainsi contraint 50 des sous-dirigeants à signer un accord pour mettre fin aux mariages d'enfants ; quand 4 d'entre eux, malgré leur signature, ont continué à autoriser cette pratique sur leur territoire, Theresa les a destitués.
Swathi Sridharan (ICRISAT)/wikimedia
Pendant son mandat de dirigeant, Theresa a annulé 850 mariages d'enfants, a ramené les filles à l'école et a aboli les camps d'initiation sexuelle. Elle n'a obtenu de grands résultats que grâce à sa détermination et à son courage, qui l'ont poussée à continuer son chemin malgré les menaces qu'elle a reçues pour ne pas toucher aux traditions. Theresa Kachindamoto est donc devenue un exemple à suivre dans la lutte pour les droits de l'homme, contre toute forme d'oppression et de contrainte.