Dernier rapport climatique publié : nous n'avons que 12 ans pour limiter l'augmentation des températures à 1,5°C

par Baptiste

14 Octobre 2018

Dernier rapport climatique publié : nous n'avons que 12 ans pour limiter l'augmentation des températures à 1,5°C

Difficile, très compliqué, mais pas impossible : c'est ainsi que le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), l'institut créé en 1988 pour surveiller le climat de la Terre, définit le défi de contenir le réchauffement planétaire à 1,5°C, au lieu de 2°C comme convenu précédemment par les organisations mondiales.

Ce n'est qu'en abaissant la surchauffe de 0,5°C que l'on peut éviter une catastrophe naturelle : un écart minime, qui entraîne cependant de grandes différences en termes d'impact sur la réalité.

NASA/GISS

NASA/GISS

Le Groupe du GIEC a décrit comment atteindre l'objectif de 1,5°C dans son rapport spécial "Global Warming of 1,5°C". En plus d'abaisser la limite de réchauffement, le document réitère un autre point essentiel d'une extrême importance : l'urgence d'agir.

La mise en œuvre du plan n'est pas impossible, à condition qu'elle soit immédiate : le temps disponible est d'environ 12 ans (d'ici 2030), après quoi des changements dramatiques dans la vie sur Terre sont attendus.

Qu'est-ce qui fait la différence entre passer de 2°C à 1,5°C ? Les experts du GIEC l'expliquent en termes très linéaires : par exemple, une élévation du niveau de la mer ne dépassant pas 10 cm serait à prévoir et non une disparition totale de la glace dans l'océan Arctique pendant la période estivale. Les récifs coralliens peuvent également avoir une seconde chance de survie si le réchauffement climatique est à +1,5°C.

Il y a toutefois une bonne nouvelle, pour essayer de voir le verre à moitié plein : le programme qui permettrait d'atteindre l'objectif n'est pas très différent de ce que de nombreux pays mettent déjà en œuvre, il ne faudrait qu'une accélération dans le temps. Plus précisément, les moyens de contenir le réchauffement de la planète seraient :

  • réduire les émissions de dioxyde de carbone de 45 % d'ici 2030 et atteindre un niveau net nul d'ici 2050 ;
  • augmentation de 85 % de la contribution des énergies renouvelables d'ici 2050 ;
  • Augmentation des stratégies de compensation telles que le reboisement, l'utilisation de la bioénergie et le stockage du carbone.

Le document souligne que ces dernières stratégies n'ont pas donné les résultats escomptés, ce qui explique pourquoi leur rôle est passé du rôle central au rôle marginal.

"Nous constatons déjà les conséquences d'une augmentation de la température mondiale de 1°C par des conditions climatiques plus extrêmes, l'élévation du niveau de la mer et la diminution de la banquise arctique ", a déclaré Panmao Zhai du Groupe intergouvernemental.

Le rapport du GIEC sera le thème central de la conférence sur le climat de la COP 24 de Katowice qui se tiendra en Pologne en décembre 2018, mais nous espérons que quelque chose sera fait bien avant cette réunion.

Le changement climatique n'est plus une question d'intérêt gouvernemental : chacun d'entre nous vit déjà des changements et chacun d'entre nous en souffrira directement à l'avenir. C'est pourquoi chacun est appelé à retrousser ses manches et à tout faire, même les gestes les plus insignifiants, pour s'intéresser à la planète !

Voici le rapport complet “Global Warming of 1.5°C”.

Image : comparaison des températures mondiales de la période 2005-2009 avec la période (de trente ans) 1951-1980. La décennie 2000-2009 a été la plus chaude sur Terre depuis que les systèmes d'enregistrement sont en service (il y a 130 ans).

pixabay.com

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