La Porte Alchimique : un mystère au cœur de Rome qui n'a pas été résolu depuis des siècles.

par Emilie

06 Août 2018

La Porte Alchimique : un mystère au cœur de Rome qui n'a pas été résolu depuis des siècles.

Rome, la ville éternelle, fascine par sa beauté, sa culture, ainsi que par les mystères qu'elle accueille depuis des siècles, en les préservant pour les plus curieux. Dans chaque rue, à l'intérieur de chaque bâtiment ou ruine, il y a une histoire qui attend d'être dépoussiérée et racontée.

L'une d'entre elles se trouve par exemple sur la Piazza Vittorio Emanuele II : si vous avez la chance de passer, arrêtez-vous devant la Porte Alchimique, aussi appelée Porte Magique, et admirez-la, en vous souvenant de l'histoire que nous allons vous révéler dans cet article.

Sailko Opera Roma/Wikipedia

Sailko Opera Roma/Wikipedia

La première information à donner sur la porte est qu'elle était à l'origine située à Villa Palombara, non loin de la place, qui appartenait au Marquis Massimiliano Palombara (1614-1685), qui y avait installé son propre laboratoire d'alchimie. C'était en fait une grande passion du Marquis, qui a eu la chance de la partager avec d'autres personnages célèbres de l'époque, tous passionnés d'ésotérisme et d'alchimie.

Sailko Opera propria/Wikipedia

Sailko Opera propria/Wikipedia


Ces passionnés avaient leur lieu de rencontre au Palais Riario, demeure de la Reine Christine de Suède, en exil à Rome et disciple de Descartes ; considérée comme la femme la plus cultivée de son siècle, elle rassemblait autour d'elle des écrivains, des poètes et des artistes, mais ce sont les alchimistes qui ont rendu le lieu célèbre connu sous le nom de "palais des alchimistes".

Sailko Opera propria/Wikipedia

Sailko Opera propria/Wikipedia

C'est au Palazzo Riario que le Marquis a rencontré l'alchimiste bolognais Pietro Antonio Bandiera, le jésuite Atanasio Kircher - un érudit de l'ancienne alchimie égyptienne - et, surtout, le mystérieux milanais Giuseppe Francesco Borri, emprisonné pour hérésie pendant plusieurs années. Ce dernier, en particulier, devint un ami intime du Marquis, et ce n'est pas par hasard qu'il l'accueillit à la Villa Palombara jusqu'à ses derniers jours.

Sailko Opera propria/Wikipedia

Sailko Opera propria/Wikipedia

La légende de la Porte Alchimique tourne autour de la figure de Borri, et ne fut connue qu'en 1802 : il nous raconte qu'une nuit les portes de la Villa Palombara ont été ouvertes pour accueillir un pèlerin.

En réalité, c'était un alchimiste bien connu - Francesco Borri - qui cherchait une plante miraculeuse capable de transformer le métal en or, qui se trouvait dans le jardin du Marquis.

La recherche fut un succès : le lendemain matin, l'alchimiste avait disparu, laissant derrière lui la Porte Magique, des paillettes d'or et un manuscrit contenant des symboles magiques - semblables à ceux du mystérieux manuscrit de Voynich -, peut-être la formule de la pierre philosophale.

Sailko Opera propria/Wikipedia

Sailko Opera propria/Wikipedia

Le Marquis fit alors graver ces symboles sur la Porte Magique, dans l'espoir qu'un jour quelqu'un parviendrait à les déchiffrer et à les franchir, comme l'avait fait son créateur Borri.

Cependant, il semble plus probable que ce soit le marquis Palombara et Borri qui aient fait réaliser et graver les signes mystiques.

Sailko Opera propria/Wikipedia

Sailko Opera propria/Wikipedia

Ce n'est qu'en 1800 que la Porta Alchimique a été démantelée et déplacée sur le mur d'une église de la Piazza Vittorio, où elle se trouve aujourd'hui. En outre, deux statues égyptiennes, représentant le dieu Bes, protecteur des hommes, ont été placées à côté.

Un mystère dans le mystère : la disparition et la réapparition de Francesco Borri.

Un mystère dans le mystère : la disparition et la réapparition de Francesco Borri.

Gabriele Caliri/Wikipedia

Une autre anecdote intéressante liée à la légende de la Porte alchimique concerne Borri. En 1691, en effet, il fut à nouveau emprisonné à Castel Sant'Angelo, où il passa les derniers jours de sa vie. Pourtant, il y a ceux qui croient qu'il est revenu peu de temps après.

Nicolas Thomas/Wikipedia

Nicolas Thomas/Wikipedia


En effet, en 1712 est né le Comte de Saint Germain, destiné à devenir un alchimiste célèbre, inventeur - selon certains - de l'élixir de longue vie, et capable de disparaître et de réapparaître à volonté dans différents lieux.

Beaucoup ont prétendu qu'il s'agissait d'une sorte de réincarnation de Francesco Borri, étant donné la similitude entre les deux alchimistes (voir photo) et l'aura magique qui enveloppait la vie de ces deux personnages.