Pourquoi les personnes incapables pensent-elles toujours faire du bon travail ?
Êtes-vous vraiment aussi bon à quelque chose, autant que vous pensez l'être ? Dans quelle mesure comprenez-vous les émotions des autres ? Dans quelle mesure pensez-vous être en meilleure forme que vos collègues ?
Savoir à quel point vous êtes compétent pour faire une chose en particulier et à quel point vos compétences sont au-dessus de la moyenne n'est pas seulement une question d'estime de soi : cela vous aide à comprendre quand vous pouvez continuer à compter sur vos compétences et votre instinct et quand il est préférable de suivre des conseils extérieurs.
Mais savoir tout cela n'est pas du tout facile : selon la psychologie, l'être humain n'est pas capable de s'évaluer lui-même.
En psychologie, cela s'appelle l'effet Dunning-Kruger et décrit la tendance de l'homme à surévaluer ses propres capacités.
Il semble que chacun de nous se juge mieux que les autres, d'une manière qui n'obéit à aucune loi mathématique.
Plusieurs études ont examiné cette tendance avant qu'on lui donne un nom et un nom de famille : dans l'une d'elles, il est apparu que 88 % des conducteurs américains déclairaient savoir mieux conduire que la moyenne. Ce n'est pas du tout un cas isolé : la plupart d'entre nous croient que nous sommes en meilleure santé, que nous avons de meilleures aptitudes sportives, que nous raisonnons mieux, que nous sommes capables de mieux comprendre nos émotions que les autres.
Mais ce qui est le plus intéressant, c'est que ce sont précisément ceux qui manquent objectivement de compétences qui se surestiment le plus.
Qui est moins familier avec un sujet ou moins compétent dans un certain domaine se considère comme aussi compétent qu'un expert.
En réalité, nous commettons tous l'erreur de nous surestimer nous-mêmes, parce que nous avons tous des lacunes dans les connaissances/compétences.
Lorsque les psychologues Dunning et Kruger ont décrit l'effet pour la première fois en 1999, ils ont discuté du fait que les gens qui ont des "trous" dans la connaissance se heurtent à une double "malédiction" : tout d'abord, le fait de croire qu'ils sont calés sur le sujet les amène à prendre de mauvaises décisions, mais surtout, le manque même de connaissances les empêche de saisir leurs erreurs !
Il n'est pas impossible d'avoir une évaluation plus objective de son propre travail : lors d'une étude psychologique, les étudiants ont suivi un court cours de logique, après avoir effectué un test avec de très mauvais résultats. Ce n'est qu'à la fin du cours que les étudiants eux-mêmes ont reconnu la mauvaise qualité des réponses données précédemment.
Mais l'effet Dunning-Kruger frappe aussi ceux qui en savent beaucoup à son sujet.
Qui est expert dans un domaine finissent par penser que tous les autres sont également experts et ne comprennent pas la nature exceptionnelle de leurs compétences.
Il en résulte que les gens, qu'ils soient incompétents ou expérimentés, ne savent pas voir leurs propres "défauts".
Comment sortir de l'effet Dunning-Kruger ?
Il y a un moyen de ne pas sombrer dans une supériorité illusoire :
- Demander un retour auxautres personnes
- Tenir compte des paroles des autres
- Si nécessaire, suivez leurs conseils.
Mais surtout, continuer à vous informer et à approfondir ses connaissances sur un sujet donné : plus on devient expert, moins il est probable qu'il y aura un manque de connaissances dans une compétence donnée et donc de croire qu'on est expert.
Probablement, tout se résume à dire : "Quand vous vous querellez avec un fou, assurez-vous que l'autre personne ne fait pas la même chose !"
Sources: