Pourquoi les grands-parents sont-ils fous de leurs petits-enfants ? Deux médecins révèlent la curieuse explication scientifique

par Baptiste

12 Juin 2018

Pourquoi les grands-parents sont-ils fous de leurs petits-enfants ? Deux médecins révèlent la curieuse explication scientifique

L'espérance de vie augmente et, bien que cela pose de nombreux défis démographiques et économiques, cela signifie que les grands-parents et les petits-enfants finissent par passer de plus en plus de temps ensemble.
Cette longévité sans cesse croissante est un sujet d'étude pour les généticiens, qui se concentrent particulièrement sur celle des grands-mères et, grâce à une série d'études, ont récemment trouvé une explication scientifique intéressante, en plus de confirmer les hypothèses précédentes...

via sciencemag.org

Une nouvelle explication à ce que les scientifiques appellent "l'hypothèse de la grand-mère".

Une nouvelle explication à ce que les scientifiques appellent "l'hypothèse de la grand-mère".

Pixabay.com

La théorie derrière "l'hypothèse de la grand-mère" est que les femmes vivent de plus en plus longtemps, et surtout en santé physique et mentale, parce qu'elles peuvent ainsi aider leurs filles à s'occuper de leurs enfants et donc leur permettre de se reproduire davantage. Une fois de plus, l'explication est évolutive, mais il y a quelque chose de surprenant : l'expert en médecine moléculaire, le professeur Ajit Varki de l'Université de Californie - San Diego, et le biologiste de l'évolution Pascal Gagneuxe étudiaient le gène CD33, c'est-à-dire celui qui aide à contrôler la réponse inflammatoire et immunitaire de l'organisme en cas de blessures ou d'infections, et qui avait été précédemment lié à l'apparition de la maladie d'Alzheimer. Le gène prédispose à l'apparition de cette maladie dégénérative, mais son allèle (sa forme alternative), au contraire, protège le cerveau des mécanismes d'agrégation des protéines qui la causent.

Grâce aux recherches effectuées sur des bases de données génétiques de haut niveau, les scientifiques ont pu constater que cette variante du gène CD33 est présente dans différents groupes ethniques humains, mais pas dans le code génétique d'autres primates tels que les gorilles, les chimpanzés et les bonobies, qui meurent peu après avoir perdu la capacité de se reproduire.

"Cet allèle s'est probablement développé après le moment où l'être humain s'est séparé de son premier ancêtre. Bref, les grands-mères sont si importantes pour nous que nous avons pu développer un gène pour protéger leur santé !", a commenté le Dr Varki.

L'étude d'un gène qui semble jouer un rôle discriminant dans la prévention de l'apparition de la maladie d'Alzheimer et tenter d'imiter ses fonctions pourrait ouvrir de nouvelles possiblités pour le traitement de cette maladie.
Entre-temps, sourions au fait que ceux qui ont la chance de le posséder ont de bien meilleures chances de voir leurs petits-enfants grandir et même de connaître leurs arrière petits-enfants !