Cette gigantesque machine vient de commencer à extraire le dioxyde de carbone de l'air
Le dioxyde de carbone dans l'air pourrait bientôt devenir un produit de base, grâce à un certain nombre de tendances technologiques qui visent à l'extraire et à le transformer en produits utiles, réduisant par la même ses niveaux dans l'atmosphère.
L'un d'entre eux est le projet prometteur proposé par Climeworks : la première technologie commerciale au monde capable d'éliminer le CO2 de l'atmosphère et de le transformer en composés fertilisants.
L'entreprise suisse en charge du projet prévoit d'atteindre un objectif ambitieux avec cette invention : la suppression de 1% des émissions mondiales annuelles de dioxyde de carbone d'ici 2025. S'il est légitime de douter de cette grande intention, les effets du changement climatique rendent urgente l'expérimentation technologique. Pour cette raison, le gouvernement suisse a décidé de parier sur l'entreprise, en collaborant avec l'industrie pour l'installation de la première usine, prévue à Zurich.
Mais comment fonctionne cette énorme machine ?
De l'extérieur, ce gigantesque appareil apparaît comme un croisement entre un ensemble de climatiseurs et un avion aérospatial. Le mécanisme est simple à décrire : les turbines capturent le carbone atmosphérique à l'aide d'un filtre à longue durée de vie. L'air est aspiré et le CO2 dans l'air est chimiquement lié au filtre. Une fois que le filtre est saturé de CO2, il est chauffé à environ 100°C, puis le CO2 est libéré du filtre et collecté sous forme de gaz concentré, qui peut être vendu aux clients ou utilisé pour des technologies d'émissions négatives. L'air exempt de CO2 est libéré dans l'atmosphère.
L'un des produits de cette technologie sera l'engrais utilisé dans la culture de tomates et de concombres, dans les serres de Hinwil, en Suisse. Le projet de construction de la première usine consiste à installer 18 collecteurs de dioxyde de carbone sur le toit d'un incinérateur de déchets, capable de capter 900 tonnes de dioxyde de carbone par an, soit l'équivalent du volume annuel de gaz à effet de serre émis par 190 véhicules !
Un volume bien loin de l'objectif fixé par Climework - il faudrait 250 000 systèmes supplémentaires ! - mais toujours un premier pas à tenter !