Une seule nuit blanche augmente la production de toxines liées à l'apparition de la maladie d'Alzheimer
Dormir bien et suffisamment est un véritable élixir de longue vie. Nous en avons déjà parlé, en présentant des études d'éminents scientifiques liant le manque de repos nocturne à l'apparition de nombreux problèmes de santé, et nous y revenons maintenant avec une étude du National Institutes of Health de Bethesda (Maryland) qui montre que même une seule nuit de sommeil perturbé a la capacité de produire des toxines nocives pour le cerveau humain et liées au développement, dans ce cas, de la maladie d'Alzheimer.
Le sommeil de qualité comme forme de prévention des maladies.
L'étude a porté sur un groupe de vingt volontaires âgés de 22 à 72 ans et s'est concentrée sur l'analyse, pendant deux nuits, de la production d'un composé chimique qui favorise la croissance cellulaire (bêta-amyloïde) et qui, lorsqu'il est présent en quantités anormales, expose au risque de maladies neurodégénératives, comme la maladie d'Alzheimer. La première nuit, les participants ont été laissés libres de se reposer paisiblement, tandis que pour la deuxième nuit, ils ont été perturbé afin les empêcher de bénéficier d'une quantité normale de sommeil (8 heures).
À l'aide d'un appareil de tomographie par émission de positrons (TEP), les chercheurs ont observé qu'au cours de la deuxième nuit, la production de bêta-amyloïde a augmenté de façon significative dans deux régions du cerveau qui sont habituellement endommagées chez les patients atteints de la maladie d'Alzheimer. Son accumulation est en effet l'une des causes de la destruction des neurones.
Le professeur Ehsan Shokri Kojori, l'expert en neurosciences cognitives à la tête de l'étude, a commenté : "Cette étude fournit la première preuve qu'un manque et/ou un mauvais sommeil peut empêcher la correcte élimination de ce peptide. Si nous pensons que nous avons obtenu ces résultats en nous concentrant sur un seul test nocturne, il est clair que bien se reposer pourrait être à tous les effets une forme de prévention d'une maladie grave comme la maladie d'Alzheimer qui ne devrait pas être sous-estimée."
Source:
http://www.pnas.org/content/early/2018/03/29/1721694115.short?rss=1