La difficile vie des immigrés de New York dans une série de photographies fascinantes de la fin du 19e siècle
Le photographe Jacob Riis avait une vingtaine d'années quand, né au Danemark et élevé dans une très grande famille, il émigra dans la métropole de New York avec des milliers d'autres personnes désespérées. Les premiers temps qu'il a passés dans la ville ont été, comme vous pouvez l'imaginer, loin d'être faciles. Entre criminalité, dégradation et violence, les immigrés vivent dans des maisons de fortune et des hébergements d'urgence, où la loi du plus fort est en vigueur et où la nourriture et l'hygiène sont toujours insuffisantes.
Après avoir exercé les métiers les plus divers, d'éleveur à agriculteur, Riis a trouvé le métier qui a transformé son épopée en un rêve à fin heureuse : il est entré dans l'agence de presse de la New York News Association pour travailler comme journaliste.
Dès le début, il a été particulièrement habile à capturer l'instant et à raconter des atmosphères et des événements, inclinations qu'il a exprimées dans son activité de reporter auprès du tribunal de la ville. C'est grâce à sa rencontre avec la photographie qu'il a réussi à exprimer pleinement sa veine journalistique. En particulier, grâce à son expérience antérieure en tant qu'immigré sans le sous, Riis (que vous voyez sur la photo ci-dessus) était particulièrement porté pour raconter la condition des immigrés sur le Nouveau Continent.
Le photographe est retourné aux endroits où il avait autrefois vécu et a passé de nombreux jours et nuits dans ces bidonvilles, documentant la vie quotidienne des immigrants. Une particularité de son travail, qui lui a également permis d'entrer dans l'histoire de l'art photographique, était d'utiliser le flash, un outil encore presque inconnu à son époque. Grâce à lui, Riis a pu documenter la vie nocturne des personnes, immortalisant la douce intimité et en même temps la misère des familles.
Son travail de photographe humaniste, qui jetait un regard impitoyable mais délicat sur la vie des plus pauvres, a été aidé par la technologie, et précisément par l'introduction en 1888 d'un appareil photo cassette de marque Kodak, beaucoup plus petit et plus discret que l'équipement photographique classique.
A travers ses prises de vue, on observe une réalité qui est restée assez méconnue de la part des classes plus aisées, et qui fut surnommée "la vie de l'autre moitié", pour souligner la division claire entre la misère des immigrés et les gratte-ciel qui commençaient à sortir de terre à quelques pas d'eux.
Ses images ont ensuite été rassemblées dans un livre intitulé 'How the Other Half Lives : Studies Among the Tenements of New York', disponible sur Amazon.
Grâce à lui, Riis a pu raconter comment vivaient les immigrants de la Grosse Pomme, mettant sous les yeux de tous les problèmes d'inégalité sociale et de désespoir.