Au Canada, les médecins protestent CONTRE une augmentation salariale: l'argent doit être distribué ailleurs
Au Canada, dans la province du Québec, des médecins, des médecins spécialistes et des étudiants en médecine ont uni leurs forces pour protester contre une hausse des salaires des médecins. À la base de cette protestation, il existe un désaccord envers des politiques sur la santé: selon les membres de l'initiative, il faudrait redistribuer les ressources économiques de façon plus équitable et ne pas les concentrer sur l'augmentation salariale d'un petit rouage du mécanisme plus vaste.
"Nous, médecins québécois qui croyons en un système public fort, nous opposons aux récentes hausses de rémunération négociées par nos fédérations médicales"
La lettre publique enchaîne ensuite:
"Ces augmentations sont d’autant plus choquantes que nos collègues infirmières et infirmiers, préposéEs, commis et autres professionnelLEs subissent des conditions de travail très difficiles tandis que nos patientEs vivent avec le manque d’accès aux services requis à cause des coupures draconiennes des dernières années (...). La seule chose qui semble être immune aux coupes est notre rémunération…."
Au cœur de leurs préoccupations n'est pas la rémunération, mais le fonctionnement de l'ensemble du système de santé: "Nous croyons qu'il y a moyen de redistribuer les ressources du système de santé québécois, de promouvoir la santé de la population et de répondre aux besoins des patients sans pousser les travailleurs à bout.
La lettre du 25 février 2018 n'est pas la première: dans les jours précédents, le groupe de médecins québécois avait protesté contre les augmentations attendues pour les médecins spécialistes (500 millions) et contre les conditions insoutenables pour les infirmier(e)s, obligé(e)s d'effectuer des heures de travail interminables, souvent forcées, par manque de personnel disponible.
Le Canada n'est pas le seul pays à manifester contre le système de santé: ce qui est inhabituel, c'est la réaction des médecins qui sont prêts à se priver d'une partie de leur salaire pour pouvoir travailler dans un meilleur cadre général.
Cette nouvelle nous rappelle à quel point il est rare d'entendre parler de communauté et de voir des personnes agir pour le bien de celle-ci, au détriment de ses propres intérêts.