Au Moyen Âge, Bologne avait tellement de tours qu'elle rendrait jalouse aujourd'hui New York: voici à quoi elles servaient
La ville de Bologne en Italie est connue pour ses nombreux centres d'études, mais aussi pour sa gastronomie succulente, sans oublier pour la couleur "rouge", la couleur qui caractérise les briques avec lesquelles la plupart des bâtiments sont construits à Bologne. Bologne, cependant, a un autre aspect très curieux, mais moins connu: ses nombreuses tours qui se sont rassemblées dans le centre-ville d'une manière presque claustrophobe
Au Moyen Age, entre les enceintes de Bologne, on comptait 100 tours construites à quelques mètres les unes des autres.
L'impression qu'on a en regardant un dessin de Bologne au Moyen Age est celle d'une antique New York.
Mais à qui appartenaient ces tours et quel était leur but?
La plupart des tours datent de la période allant de 1200 à 1300. Selon certains historiens, le nombre était de 180, mais des études plus accréditées indiquent qu'elles étaient entre 90 et 100.
Le but des tours n'est pas encore connu aujourd'hui.
Les tours furent construites par des familles nobles résidant dans la ville, probablement pour montrer la richesse et le pouvoir de la famille. Une hypothèse très valable est aussi celle qui voit ces constructions comme un acte d'attaque et de défense. En effet, le Moyen Âge a été une période turbulente, marquée par les guerres, les batailles et les révoltes, en particulier entre la papauté et le Saint-Empire romain.
Les historiens soutiennent toutefois que les tours n'ont pas joué un rôle résidentiel, du moins pas au moment de la construction. C'est plus tard que les tours furent occupées par des entrepôts, des prisons et même des maisons.
Un autre élément architectural typique de la ville de Bologne est le torresotto, une sorte de porte fortifiée pour protéger le deuxième cercle des murs intérieurs.
Photograph by Mike Peel (www.mikepeel.net)/Wikimedia
Il y avait autrefois 18 torresotti, il n'en reste aujourd'hui que 4: le Torresotto di San Vitale, celui de la Strada Castiglione, Porta Nuova et celui de Porta Genovese.
La vie de nombreuses tours fut courte: elles furent rapidement démolies ou abaissées pour des raisons de sécurité.
Les dernières démolitions remontent à des époques pas si lointaines: un plan de restructuration a éliminé la Torre dei Conforti en 1918 et en 1919 les tours Artemisi et Roccadonna.
Sur les 100 tours du passé, il en reste aujourd'hui une vingtaine: la Tour Asinelli et la Tour Garisenda ont survécu, aujourd'hui symboles de la ville de Bologne.