Prostituées dans les camps de concentration: le scandale que l'on ne lit pas dans les livres d'histoire
A Ravensbrück, au nord de Berlin, s'est tenu il y a quelques années une exposition sur une page touchante de l'horreur du nazisme: dans l'ancien siège d'un camp de concentration nazi connu, à prédominance féminine, on peut prendre connaissance de l'histoire de de nombreuses prisonnières, contraintes à la prostitution, entre 1942 et 1945.
Ces femmes, appelées «esclaves sexuelles», n'étaient pas destinées aux dirigeants nazis mais un autre type de personnes. Découvrons leur histoire triste...
L'homme, pour être plus productif, doit donner libre cours à ses pulsions sexuelles, voici la principale raison pour laquelle les nazis ont décidé de récompenser les prisonniers les plus efficaces avec des "bordels" réservés à eux ... Il y avait aussi la question de l'homosexualité, ainsi, pour mettre un terme aux relations sexuelles entre hommes, il était nécessaire d'introduire des femmes-esclaves capables de restaurer le couple homme-femme.
Le Directeur du Centre de Ravensbrück, Insa Eschebach soutient qu'il y avait environ 200 "esclaves sexuelles", toutes prises dans les camps de Ravensbrück et d'Auschwitz et reparties dans une douzaine de camps nazis en Allemagne et dans les territoires occupés à l'Est.
Frau W., une femme qui a eu le malheur de vivre ces circonstances dramatiques, se souvient: "On nous disait que nous étions dans la maison des rendez-vous du camp et que nous avions de la chance. Nous avions à manger et à boire suffisamment. Si nous nous étions bien comportés et faisions notre travail correctement, il ne pouvait pas rien se passer".
Ces femmes ont fini pour la plupart dans ces camps pour "comportement anti-social", c'est-à-dire des prostituées professionnelles, mais aussi des femmes avec des idées politiques non appréciées, ou qui ont eu des relations avec des juifs.
Les "bons" prisonniers pouvaient «acheter» jusqu'à un quart d'heure avec une des prostituées pour la somme de deux Reichsmarks et les prostituées avaient droit à une fraction minime de ces sommes, pour s'acheter de la nourriture, quand elle était disponible.
Les prostituées étaient toutes allemandes, contrôlées régulièrement pour empêcher qu'elles s'infectent et transmettent des maladies sexuelles dans les camps. Si une femme tombait enceinte, elle était forcée à avorter.
Un autre témoin, Frau B., a déclaré que chaque femme travaillait dans une petite pièce, où elle recevait jusqu'à cinq hommes par heure. Les gardes pouvaient observer la scène et en rire.
Après la guerre, beaucoup de ces travailleuses du sexe allemandes ont gardé leur traumatisme et leur honte au fond d'elles, notamment pour ne pas être considérées comme «collaborateurs».
Quand on pense que l'esclavage sexuel est considéré comme crime de guerre suelement depuis 2002...