Il sort de la forêt en 1911: voici l'histoire de l'un des derniers Indiens libres

par Baptiste

16 Mars 2017

Il sort de la forêt en 1911: voici l'histoire de l'un des derniers Indiens libres

En août 1911, un homme en fin de vie sort d'une forêt pour arriver à Oroville (Californie) à la recherche de nourriture et là, il a été aperçu par certaines personnes qui l'ont dénoncé au shérif. A partir de ce moment, a commencé une période de connaissance mutuelle qui a suscité la curiosité de milliers de personnes et qui est aujourd'hui rappelée comme la vie du dernier des Yahi, une tribu d'Amérindiens exterminée à la fin du XIXe siècle.

via indiancountrytodaymedianetwork.com

Lorsque Ishi a été livré aux forces de l'ordre d'Oroville, il était dans des conditions de malnutrition sévères.

Lorsque Ishi a été livré aux forces de l'ordre d'Oroville, il était dans des conditions de malnutrition sévères.

ucsf.edu

Une fois déclarée la découverte, l'homme a été emmené par les anthropologues Thomas T. Waterman et Alfred L. Kroeber qui l'ont amené vivre dans l'une des structures internes du Musée d'anthropologie de Berkley.

Là, grâce à l'aide d'un interprète, il a été possible de découvrir l'histoire de cet homme mystérieux qui n'avait clairement jamais eu de contact avec la civilisation blanche de l'époque.

Là, grâce à l'aide d'un interprète, il a été possible de découvrir l'histoire de cet homme mystérieux qui n'avait clairement jamais eu de contact avec la civilisation blanche de l'époque.

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En peu de temps, il a été possible de comprendre que la famille de l'homme, ayant fui à une attaque meurtrière en 1865, s'était cachée dans la brousse pour les 44 années successives. En 1908, cependant, ils ont été trouvés par un groupe d'assaillants et c'est ainsi que la famille a été dispersée: Ishi a pu s'échapper avec sa sœur et son oncle pendant que sa mère se cachait entre les couvertures car malade et incapable de bouger. La femme est morte quelques jours après le retour de Ishi et ce dernier a perdu les traces de sa sœur et de son oncle. On pense aujourd'hui que ces quatre membres de la famille étaient les derniers membres de la tribu des Yahi.

Ishi n'a jamais révélé son vrai nom aux anthropologues qui l'ont «adopté», car cela était contre les lois de son peuple de révéler son propre nom ou de nommer celui des morts.

Ishi n'a jamais révélé son vrai nom aux anthropologues qui l'ont «adopté», car cela était contre les lois de son peuple de révéler son propre nom ou de nommer celui des morts.

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Ce fut Kroeber qui l'a appelé «Ishi», la version anglicisée du mot qui en Yahi signifie «homme». Des années plus tard, une intense collaboration s'est développé entre Ishi et les deux anthropologues qui ont appris de lui la langue et la culture de la tribu Yana, dont les Yahi faisaient partie, et ils ont eu la chance d'apprendre les techniques d'écaillage de la pierre et la réalisation d'arc et de flèches.

D'infinis problèmes de santé.

D'infinis problèmes de santé.

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Lorsque Ishi a abandonné l'isolement, il s'est trouvé en contact avec la société mais aussi avec ses maladies. Pendant les quatre ans et demi qui ont suivi, l'homme a été hospitalisé à plusieurs reprises et cela jusqu'au 25 mars 1916, jour où il décède de la tuberculose.
D'ultérieures études sur sa mort ont conduit à hypotiser que l'arbre généalogique d'Ishi comptait aussi des éléments en provenance d'autres tribus: l'extermination menée par les colons, en effet, avait forcé beaucoup d'entre elles de se réunir pour tenter de survivre.